T'es d'min coin!!!

livrechti (7K) Le haïku est une forme classique de la poésie japonaise, petit poème en 3 vers et 17 syllabes (ou à peu près ...) qui, en si peu de mots, exprime (parfois) tant de choses. Depuis plus de trois siècles, le haïku a fait son petit bonhomme de chemin au Japon, puis jusqu'à nous en Occident.
Je vous invite à découvrir un poète de notre région qui s'est essayé a composer des Haïkus en Chti, il se nomme Damien Gabriels et réside dans la métropole lilloise. Vous trouverez donc dans cette page un petit clin d'oeil à notre langue patoisante, le Chti.
En cliquant sur le lien suivant vous pourrez également visiter le site de Damien Gabriels,et pourquoi pas commander son premier recueil poétique : En attendant bonne lecture en Chti, et merci à l'auteur pour son aimable autorisation.

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cloque du soir –
l’brut d’ches pronnes
blettes qui tchett’

cloche du soir –
le bruit des prunes
gâtées qui tombent

premis biaux jours –
su’ l’c’min du canal
des biclos tout neus !

premiers beaux jours –
sur le chemin du canal
des vélos flambant neufs !
 
vint d’septimb’ –
les loques de l’semaine
su’ l’corde à buée

vent de septembre –
les vêtements de la semaine
sur la corde à linge

drache d’octob’ –
ches tchampignons, au moinse
i zont in capiau …

averse d’octobre –
les champignons, eux au moins
ont un chapeau

frigo arfermé –
l’cusène arplonche
dins l’nut

frigo refermé –
la cuisine replonge
dans la nuit


pleuf’ du matin
du qui qu’minche l’ciel ?
du qu’alle finit l’mer ?

pluie matinale
où commence le ciel ?
où finit la mer ?

souper aux candèles –
l’omb’ d’ches verres dinse
su’ l’nappe du diminche

dîner aux chandelles –
l’ombre des verres danse
sur la nappe blanche

ches is dins l’berdoule
l’afant tcheure à l’ferniète –
l’rue blanque d’neige

à peine éveillé
l’enfant court à la fenêtre –
la rue blanche de neige

debout à l’ferniète –
du tot de l’baraque du gardin
in moviar m’arwète

debout à la fenêtre –
du toit de l’abri de jardin
un merle m’observe

premis biaux jours –
même ches mouchons n’veul’nt pu
d’nos croûtes d’pain

premiers beaux jours –
même les moineaux délaissent
nos croûtes de pain

drache d'septimb' -
l'glin du gardin
crinche pus fort

averse de septembre -
la porte du jardin
grince plus fort
 

dins l'poke de s'maronne

l'derni ticket d'mongy
d'avant ches vacances

dans la poche de son pantalon
le dernier ticket de bus
d'avant les vacances