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Libération de la Ville


En ce samedi 4 septembre 2004, le 60’ anniversaire de la libération d'Armentières, s’ouvrait sous un ciel bleu. Le soleil tenait une forme olympique. Massée le long de la rue de Lille et de la grand-place, la foule attendait sans impatience aucune les engins militaires venus jeudi du Royaume-uni à l’invitation de VM Artois.
Les esprits malicieux ont dû se dire qu’il y a soixante ans, les Armentiérois bouillaient dans l’attente des premiers casques ronds des libérateurs britanniques. Soudain, la rue se mit à gigoter; on croyait entendre des moteurs d’autrefois. En un instant, ils furent là, les GMC, les jeeps, les Dodges, les Ward La France (engins américains de dépannage), les Wrecker, les Morris, les automitrailleuses, les portecanons. Dans un état impécable, ils prirent position sur la place. Quatre-vingt-dix engins de guerre sagement à leur place. La foule se rompit et fonça vers les braves soldats d’aujourd’hui qui symbolisent les libérateurs d’hier. Moment de fraternité sans doute très proche de ceux vécus le 5 et 6 septembre 1944.

Vous pouvez cliquer sur  les quelques  images de cette journée commémorative du 4 Septembre 2004 à Armentières, pour les agrandir et les imprimer

Sur le perron de l’hôtel de ville, élus, et anciens combattants ne pouvaient qu’admirer ce joli assaut des civils sur les engins de la guerre. Une joie simple réunissait les uns et les autres. Certains ayant vécus ces instant de liesse 60 ans plus tôt, se souvenaient avec émotions. Pourtant en ce jour de commémoration une victoire était remportée sans combat. Et c’est très bien comme ça.
L’énorme succès populaire a donné une dimension plus forte encore aux différents dépôts de gerbe qui ont marqué la fin des commémorations. Toutes les plaques au souvenir des morts de ces heures souffrantes (avant d’être heureuses) ; les fusillés, les tués reçurent l’hommage d’un fong silence et de quelques fleurs. Puis celui de la gendarmerie royale de Belgique. Les musiciens en kilt du " Somme Battlefield Pipe Band" rappelèrent en hymnes émouvants la part des soldats britanniques dans la libération. Puis comme pour compléter le tableau, un orgue de Barbarie égraina quelques romances de la libération. Quand un vieil Anglais s’avança et déposa une couronne de coquelicots devant le monument aux morts, la foule hésita entre larmes et bravos. Avant de choisir un silence souriant qui convient parfaitement à la joie de ce jour.


Le mardi 5 septembre 1944, des soldats anglais du 12éme corps pénétraient à Armentières. La ville était officiellement libérée. Hommes, femmes et enfants pouvainet laisser éclater leur joie. Acclamés par la foule, les soldats britaniques étaient vite rejoints par les résistants qui les accompagnaient dans le cortège. Cette période de liesse contrastait avec les longues heures d'angoisse d'attente et de frayeur qui avaient précédé la libération.
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Dans les combats qui se déroulent autour de l’hôtel de ville, l’ennemi, lui aussi, subit des pertes élevées et il finit par se retirer à 19 h 30. Il était temps, car les munitions commençaient à manquer. Le combat avait été rude dans les différents quartiers de la ville. Nombre de soldats allemands tués furent transportés. derrière l’église Saint-Vaast, afin de dissimuler leurs corps aux regards de l’ennemi et d’éviter des représailles qui n’auraient pas manqué de se produire.
L’attaque du 3 septembre, pendant toute la journée du dimanche 3 septembre, les FFI patrouillèrent sur des chenillettes prises à l’ennemi, afin de traquer les Allemands isolés qui s’étaient réfugiés dans les cachettes les plus diverses. Dans la matinée, ils attaquèrent, route de Nieppe, un convoi de 35 hommes armés de deux canons antichar, de deux mitrailleuses (trois voitures les précédaient), et l’anéantirent après un combat qui coûta la vie à cinq hommes et fit trois blessés.
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Mais à Nieppe, une lutte inégale s’était déroulée entre les résistants qui défendaient le pont et un important contingent allemand. Après la bataille, on releva 38 morts, parmi lesquels un groupe de 18 civils arrachés de leurs maisons proches du pont, alignés sur les berges de la Lys et fusillés en représailles. Les résistants restérent les seuls défenseurs d’Armentières. Une trentaine d’entre eux le payèrent de leur vie. Le mardi 5 septembre, l’arrivée des alliés, par la route de Béthune, provoqua l’enthousiasme. Les cloches des églises se mirent à sonner à toute volée pour annoncer la merveilleuse nouvelle. Les drapeaux, sortis de leurs cachettes, furent déployés aux fenêtres et les Armentiérois se précipitèrent dans les rues pour acclamer et embrasser les premiers soldats du 12ème corps britannique. Des larmes, qui n’étaient pas que de bonheur, noyaient plus d’un regard. Des regards qui rendaient des visages si expressifs et qui ne pouvaient dissimuler la tristesse devant l’absence des êtres chers.

Photos noir et blanc: Archives
Photos couleurs: G. Cuisinier
Texte : Extraits la Voix du Nord




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